Mercredi 6 mars, le Parc a réuni à Saint Côme d’Olt son Comité syndical et présenté le bilan d’activité de l’année écoulée. Parmi des actions dans de nombreux domaines, le Président Bernard Bastide a souligné que 2023 aura été une année marquée par la préparation de plusieurs programmes structurants pour le territoire et coordonnés pour accompagner son adaptation au changement climatique. Ces programmes concernent en particulier les zones humides, la préservation des prairies, le tourisme durable et le développement local.
“La préservation de la ressource en eau est un enjeu majeur pour l’Aubrac, le changement climatique met à mal les usages tels qu’ils se pratiquent et les impacts sont forts pour l’élevage et l’eau potable” a présenté Olivier Guiard, directeur du Parc.
“Avec l’Agence de l’eau Adour Garonne et de nombreux partenaires, nous avons bâti un programme d’actions portant sur l’amélioration de la connaissance du fonctionnement des zones humides, la réalisation de travaux de restauration, l’abreuvement des troupeaux,…
Ce programme permettra aussi de poursuivre la contractualisation de mesures agro-environnementales et climatiques (MAEC) avec tous les éleveurs éligibles qui en ont fait la demande, pour soutenir financièrement les pratiques favorables à la préservation des prairies naturelles et des zones humides, qui sont deux axes majeurs de la résilience des exploitations du territoire.” Ce programme d’action de ce “Contrat de progrès territorial Aubrac pour la préservation des zones humides et l’adaptation de l’élevage au changement climatique” est doté d’un budget de 5 millions d’euros sur 5 ans et sera signé le 12 avril prochain avec l’Agence de l’eau.
Un second programme d’action structurant démarre en 2024. Il agira en faveur des prairies naturelles, elles aussi fortement impactées par le changement climatique, et leurs infrastructures écologiques : haies, bandes boisées, forêts, murets,… . Intitulé “Trames”, ce programme est financé par le Fonds vert de l’État et l’Agence de l’eau Adour Garonne pour trois années. Il permettra de développer les connaissances scientifiques sur ces milieux et d’expérimenter des solutions techniques pour maintenir le rendement des prairies, leur capacité à répondre aux besoins des élevages et des cahiers de charges des filières de qualité.
Avec, par exemple, des expérimentations de récolte de semences de prairies pour obtenir des mélanges de graines locales, adaptées aux conditions de l’Aubrac, et favorisant l’autonomie des fermes. Ou la diversification des arbres fourragers, dont le frêne est le plus connu sur le Parc mais malheureusement menacé. “L’eau, les prairies, les haies, les forêts… le Parc permet de mettre en valeur ces ressources que nous avons sur l’Aubrac, il les identifie, travaille pour les renforcer. Nous en sommes responsables, collectivement” a réagit Vincent Alazard, vice-président du Parc, maire et agriculteur à Laguiole.
Plusieurs autres programmes de développement économique portés par le Parc ont également été présentés. Marc Guibert, vice-président, a cité la deuxième saison du Pôle de pleine nature pour favoriser le développement d’un tourisme durable sur l’Aubrac, élargi cette année à l’ensemble du massif et des vallées qui le cernent ; Ainsi que LocO’brac, pour inventer des solutions de mobilités douces et des offres touristiques à partir des 8 gares jalonnant la ligne de l’Aubrac. Le Contrat Territorial Occitanie, à travers lequel la Région Occitanie a confié au Parc la coordination locale de ses aides aux collectivités pour leurs projets de développement économique et touristique, services à la population et équipements, économies d’énergie et mobilités, culture…
Au total, en 2023, à travers ses actions et les programmes qu’il anime, le Parc de l’Aubrac a permis de mobiliser près de 4 millions d’euros de subventions au bénéfice direct du territoire. Un chiffre qu’Olivier Guiard qualifie de “précis mais partiel, car il ne prend pas en compte les retombées indirectes et non mesurables, celles sur le tourisme par exemple, la marque Valeurs Parc,…”
Autre fait qui marquera l’année 2024 pour le Parc de l’Aubrac, sera le démarrage à l’automne de la rénovation de ses bureaux, installés dans l’Hôtel des Montagnes à Aubrac. “Ça fait longtemps qu’on en parle, mais ça y est, on y est !” s’est exclamée, soulagée, Christine Sahuet, vice-présidente du Parc, qui porte un œil particulièrement attentif sur le projet. Structurellement en mauvais état, le bâtiment sera rénové de façon simple et respectueuse de la haute valeur patrimoniale du site, à proximité immédiate des vestiges de la Dômerie d’Aubrac et du chemin de Saint-Jacques de Compostelle.
Pendant la durée des travaux, au moins un an, les agents du Parc s’installeront dans les différentes antennes que le Parc a déjà investi à Argences en Aubrac, Aumont-Aubrac, Chaudes-Aigues, et en particulier à Nasbinals et Saint Côme d’Olt. Le budget de l’opération s’élève à 1,7 millions d’euros, financé à 100 % par des subventions de la Région Occitanie, de l’État, de la Région Auvergne-Rhône-Alpes, ainsi que des départements de l’Aveyron, de la Lozère et du Cantal.