Comme chaque année depuis sa création, le Parc porte plusieurs opérations d’embellissement du chemin de Saint Jacques de Compostelle et de valorisation des constructions en pierre sèche. A Saint Chély d’Aubrac, c’est au hameau des Cambrassats qu’un chantier a démarré ce mardi 25 avril, au niveau d’un site dégradé par la végétation.
Passionnés, amateurs et curieux y sont invités pour mieux connaître cette technique de construction. Vendredi 28 et samedi 29 avril, le chantier est ouvert à tous pour apprendre et pratiquer la reconstruction d’un mur en pierre sèche.
Participation gratuite sur inscription : nicolas.leblois@parc-naturel-aubrac.fr
“En enlevant les broussailles, nous avons dégagé les anciennes pierres qui constituaient le mur de ce sentier et fait apparaître un ancien abreuvoir complètement obstrué par le limon de la source qui coule ici” raconte Stéphan Molténi, élu de la commune. “C’est important de remettre en valeur ce patrimoine qu’il faut garder. Nous avons travaillé avec le Parc pour préparer ce chantier et la commune fournit du personnel et du matériel ». Pendant 3 jours, ce seront les étudiants jardiniers-paysagistes de l’école de Romagnat dans le Puy de Dôme qui seront à la tâche, l’occasion d’apprendre en faisant. “Pour eux, c’est très intéressant, la pierre sèche fait partie de leur apprentissage, mais en venant ici, ils changent d’horizon et travaillent en situation réelle.” détaille Fabien Pélissier, l’un de leurs enseignants. “Nous allons remonter un mur de clôture et reprendre aussi un mur de soutènement”, explique Sylvain Olivier, artisan-formateur de l’Association des Artisans Bâtisseurs en pierre sèche qui guide les étudiants sur ce chantier. “Il nous faudra curer l’abreuvoir, aérer la végétation pour retrouver la vue sur la vallée et mettre en valeur ce chêne et ce hêtre.”
Jeudi 27 avril, les étudiants ont reçu la visite de Christiane Marfin, maire de Saint Chély d’Aubrac, Isabelle Baldit, de la Communauté de commune Aubrac Carladez et Viadène, et Eric Malherbe, élu du Parc. L’endroit, métamorphosé, a retrouvé ses abreuvoirs, l’eau est claire, la vue est dégagée et les fondations du mur de clôture sont terminées. « Il a fallu gérer l’eau, nous avons implanté un seuil de pierres clavées, posées sur le champ, cela permet de retenir la terre en laissant passer l’eau, il ne devrait plus y avoir de gadoue » explique Harold Van Lent, artisan-bâtisseur qui a accompagné le chantier. « Les jeunes n’ont pas compté leurs efforts, ils ont travaillé en équipe et se sont montrés très soudés » fait remarquer leur enseignant. « Chez moi, à Marchastel, nous avions fait un chantier similaire il y a quelques années. Aujourd’hui, tous les touristes s’arrêtent pour lire le panneau d’explication. Vous avez travaillé pour la postérité ! » les félicite Eric Malherbe.
« C’est une opération gagnant/gagnant », s’enthousiasme Régine Pechberty, chargée de mission au Parc qui a participé à monter ce projet. « Nous travaillons à la fois à la rénovation du patrimoine, à l’embellissement des abords de villages, à la qualité paysagère et nous menons une action éducative innovante ! ». « Je dirais même que c’est une opération gagnant/gagnant/gagnant ! » renchérit Sylvain Olivier, « Nous croyons beaucoup en la valeur professionnelle de la pierre sèche, c’est une vraie filière économique, ce sont des métiers qui permettent de vivre ici, qui ne sont pas délocalisables, pas industrialisables. Depuis 10 ans, 7 artisans installés sur le secteur ont été formés et qualifiés ».
L’autre intérêt de ces opérations réside dans la promotion de la construction en pierre sèche. Pendant toute la durée des chantiers, les amateurs et les curieux peuvent venir rencontrer les bâtisseurs, observer le travail en cours de réalisation,… et pourquoi pas envisager d’opter pour la pierre sèche pour leur prochain projet. “La pierre sèche rassemble de multiples qualités. La ressource est locale, le matériau est naturel, et souvent issu du réemploi comme ici, où les jeunes n’ont travaillé qu’avec la pierre déjà présente sur site. Les murs sont drainants, ils résistent bien aux intempéries et aux affres du temps. Ils deviennent l’habitat et les voies de passage de multiples insectes, mammifères, oiseaux,…” explique Nicolas Leblois, chargé de mission Paysage et patrimoine bâti au Parc. “Très présents sur l’Aubrac, les murs en pierre sèche sont des marqueurs forts et emblématiques de nos paysages et leur préservation est précisément inscrite dans la Charte du Parc”, poursuit-il.
Pour en savoir plus sur la filière économique de la pierre sèche locale, les différentes techniques, les différentes pierres, les règles du métier, les formations,… deux expositions créées par l’Association des bâtisseurs en pierre sèche sont ouvertes à tous, l’une sur le site le long du chemin, l’autre à la salle paroissiale de Saint Chély d’Aubrac, place de la Mairie de 14h à 19h, jusqu’au 8 mai.
Et bientôt à Nasbinals et à Peyre en Aubrac, 3 chantiers autres chantiers-découverte vont se dérouler et seront de la même manière ouverts à tous. En savoir plus >