25 mars 2025
Faire des statistiques, des moyennes, des pourcentages ou de la géométrie pour découvrir, mesurer, analyser et comprendre les évolutions climatiques autour de leur collège et le rôle des prairies, des forêts, des zones humides dans l’équilibre d’un espace naturel. C’est une partie de ce beau projet École du Parc conduit par Marie Anackiewicz, professeure de mathématiques au collège de Saint Chély d’Apcher.
“Après avoir étudié les liens qui existent entre forêts, humains, faune et flore locales, nous avons posé un pluviomètre devant le collège et comparé les données recueillies à celle d’un autre pluviomètre situé au cœur du plateau de l’Aubrac” raconte l’enseignante.
“Puis, à l’occasion de plusieurs sorties, nous avons travaillé pour mettre en évidence le rôle de la forêt dans le cycle de l’eau, l’évapotranspiration, la formation des nuages, la matière organique du sol, la filtration de l’eau, les entités paysagères… Nous avons ainsi pu prendre conscience de l’importance de nos forêts et les élèves ont pu mesurer l’impact du déboisement. La question de la place de l’Homme dans la préservation des forêts s’est alors posée. Nous avons ainsi eu la chance de rencontrer un propriétaire forestier, Mr Laporte, et l’éleveur qui fait paître ses vaches sur ses parcelles à Peyre en Aubrac. Ils nous ont expliqué leurs pratiques de gestion de ces espaces, notamment le pâturage en sous-bois, l’exploitation du bois, les enjeux économiques… ils se sont montrés très pédagogues”. Ce projet éducatif, conduit pendant toute l’année, aborde de cette manière une grande partie du programme de mathématiques de 4ème.
L’École du Parc naturel régional de l’Aubrac a permis d’accompagner la construction commune du projet avec les intervenants et les services de l’Éducation nationale. Elle a ensuite offert la possibilité de mobiliser des personnes ressources et de mettre en place 4 interventions : deux avec l’animatrice nature Audrey Bonfanti, de l’association Ressources En Jeu, sur la place de la végétation et de son rôle régulateur dans le cycle de l’eau ; et deux autres avec l’artiste plasticienne Solène Junique, qui, en réutilisant la démarche scientifique, a proposé un travail créatif alliant l’arbre et la géométrie.
“A partir d’un travail sur les fractales fait en cours de maths, ces formes géométriques infinies que l’on trouve dans les fougères ou au coeur d’un pâquerette, nous avons construit un arbre de Pythagore à partir de matériaux de récupération issus du bois (journaux, cartons, sciure….) et d’éléments naturels ramenés de leurs sorties (terre, mousse, lichen,…)” explique l’animatrice artistique. “Les élèves se sont montrés particulièrement impliqués dans ce travail, ils avaient soif de comprendre” fait remarquer l’animatrice nature Audrey Bonfanti qui les a accompagnés dans l’observation de cas concrets où les éleveurs tirent bénéfice de la présence d’arbres. “Même s’ils vivent à Saint Chély d’Apcher, ils ne connaissent pas beaucoup leur environnement naturel et les enjeux de sa préservation.”
“Ce projet École du Parc est exemplaire” met en avant Solveig Cherrier, chargée de mission Éducation au Parc. “Il est pensé en transversalité entre de multiples disciplines, scientifiques, biologiques, artistiques… A partir de cours de mathématiques, les jeunes explorent, analysent, comprennent les enjeux des forêts autour de chez eux, les impacts du changement climatique, les pratiques de gestion et de préservation des milieux… des enjeux prioritaires pour le Parc de l’Aubrac. Ça rend les maths tellement concrètes et utiles ! Et les élèves vraiment heureux et fiers !”
