Les espaces naturels de l’Aubrac rassemblent des enjeux forts liés à la préservation du pâturage et à la production de fourrage pour l’élevage, mais aussi à la production de bois, à l’attractivité touristique et à la préservation de la biodiversité.
Depuis 2021, le Parc a créé des lieux de dialogue dédiés à la conciliation entre activités humaines et faune sauvage. Ce groupe de travail qui rassemble des éleveurs, vétérinaires, forestiers et naturalistes, s’est retrouvé le 3 mai dernier pour étudier plusieurs sujets.
Présence du loup : L’Office français de la Biodiversité d’Occitanie a présenté un bilan de la présence du loup. Pas de meute présente en Aubrac.
Solutions de protection : Les membres du groupe travaillent pour anticiper le besoin de mesures de protection adaptées aux troupeaux de l’Aubrac. Un panel des solutions existantes ont été présentées, atouts et inconvénients, expérimentations en cours et efficacité démontrée ou pas : chiens de troupeaux, clôtures, gardiennage, collier à phéromones ou à ultrasons, ânes de protection (testés en Allemagne), vaches hérens de protection… Une présentation des enjeux de cohabitation loups/bovins dans des territoires similaires, le Haut-Jura et le massif des Bauges, a également été présentée. Dans le Haut-Jura, des diagnostics de vulnérabilité sont conduits pour déterminer les mesures de protection les mieux adaptées à chaque exploitation. Dans le massif des Bauges, des expérimentations sont conduites sur les colliers de protection et les vaches hérens de protection.
Voyage d’étude : A l’automne, les membres du groupe de travail se rendront dans un Parc ayant testé des mesures de protection, comme celui du massif des Bauges, pour mieux évaluer les enjeux de mise en place de ces mesures de protection et leur niveau d’adaptabilité au contexte de l’élevage en Aubrac.
Diagnostics de vulnérabilité : Seront testés en Aubrac sur quelques exploitations.
Impact du loup : Les membres du groupe souhaiteraient conduire une étude afin d’évaluer également l’impact du loup sur la biodiversité ; sur les populations de cervidés ? sur l’ensemble de la faune sauvage de l’Aubrac ? ainsi que sur l’attractivité touristique du territoire ?
Cervidés : Le groupe a travaillé sur les résultats du suivi de l’abroutissement des cervidés dans les prairies. En moyenne sur les cinq années de suivi, il est pesé 29 % d’herbe de moins à l’extérieur des enclos par rapport à l’intérieur, avec des résultats très variables selon les lieux et les années. Cela correspond à environ 8 tonnes de matière fraîche par hectare. Ces chiffres seront présentés lors d’une prochaine réunion avec la préfecture de l’Aveyron. Après 5 ans de prélèvements, les données recueillis sont assez nombreuses pour envisager de renforcer ce travail d’analyse.
Vautour fauve : l’Office français de la Biodiversité a présenté un bilan de l’évolution des signalements, interactions et expertises en 2023 par rapport aux années précédentes.
Maladie du charbon symptomatique : lors d’une précédente rencontre, le groupe de travail faune sauvage avait identifié le besoin de mieux connaître la situation de vaccination des troupeaux en estive au regard de la résurgence de la maladie du charbon symptomatique, facteur important de mortalité. Une enquête auprès des vétérinaires et d’éleveurs va être réalisée par les Chambres d’agriculture du Cantal et de la Lozère, en partenariat avec le Parc.