26 mars 2025
“L’Aubrac était déjà connu pour la présence de ligulaire de Sibérie, désormais on peut aussi dire qu’il abrite une des populations les plus importantes de France !” en a conclu Bertrand Goguillon, chargé de mission Patrimoine naturel au Parc naturel régional de l’Aubrac.
Mercredi 26 mars dernier, il réunissait une vingtaine de membres du site Natura 2000 du Plateau de l’Aubrac aveyronnais pour faire le bilan des actions conduites l’an passé. Parmi elles, un travail de suivi et de prospection de cette plante a révélé de bonnes nouvelles.
“La ligulaire de Sibérie est une espèce eurosibérienne d’origine asiatique qui était déjà présente lors de la dernière période glaciaire. On dit que c’est une relique glaciaire” explique la naturaliste Nathalie Blondel-Baur qui a conduit cette étude en association avec Benjamin Vivet. “Aujourd’hui il ne reste plus que quelques secteurs en France où elle se maintient, principalement dans le Massif central. Elle est en régression à l’échelle européenne, protégée par la Convention de Berne et considérée comme quasi menacée en France. Sa présence en Aubrac avait grandement justifié le classement de sites Natura 2000” précise-t-elle. Rare et très localisée, elle forme de vastes populations, essentiellement dans les prairies marécageuses et tourbeuses.
L’année dernière, pendant sa période de floraison, les deux naturalistes ont réalisé un suivi de cette espèce sur les 3 secteurs de l’Aubrac aveyronnais référencés, totalisant environ 1,3 hectares. Ils ont constaté que la plante se maintient bien, avec près de 80 000 tiges florales dénombrées au total. Ils ont également effectué des prospections sur des secteurs où sa présence était connue mais non suivie, référençant ainsi 10 nouveaux secteurs, soit près de 16 hectares, où les plantes sont parfois présentes en très grand nombre. “Ce travail a montré que sur l’Aubrac, la ligulaire de Sibérie possède une dynamique d’expansion très positive. Il faudra prendre cela en compte pour poursuivre la protection de l’espèce” s’est réjouie Geneviève Gasq-Barès, présidente du site Natura 2000.
