Le campagnol terrestre est un rongeur souterrain des pairies d’altitude, principalement présent sur le Massif central et le Jura. Ses effectifs sont soumis à des variations cycliques avec des pics de pullulation, où les populations peuvent aller jusqu’à plusieurs centaines d’individus par hectare. Les campagnols créent des galeries et tumuli et mangent l’herbe par la racine. Dans une prairie pâturée, les dégâts sont conséquents et impactent fortement l’autonomie fourragère des exploitations d’élevage.
Les méthodes de lutte chimique ont eu des impacts importants sur la biodiversité, avec notamment des empoisonnements de prédateurs (rapaces, renards) qui consommaient régulièrement des rongeurs empoisonnés à la bromadiolone, molécule aujourd’hui interdite.
Le Parc naturel régional de l’Aubrac porte un projet d’expérimentation destiné à tester des méthodes de lutte collective et coordonnée, basées sur l’observation des populations de campagnols et l’intervention d’un piégeur salarié à plein temps. Dans un premier temps, l’expérimentation se développe en collaboration avec un collectif d’agriculteurs de la CUMA de Sainte Geneviève/Cantoin. Elle a vocation à se poursuivre dans un second temps sur d’autres secteurs du territoire du Parc.
Le principe de cette expérimentation repose sur les résultats encourageants d’autres site de lutte par piégeage menées dans le Massif central (dont Volvic par exemple).
Cette expérimentation qui a débuté en septembre 2022 à Argences en Aubrac est vouée à être étendue à un second collectif d’agriculteurs en 2024. La préparation de ce programme a nécessité une large concertation avec les organisations professionnelles agricoles qui sont régulièrement informées des avancées.
Le Parc a mobilisé des fonds du « Dispositif biodiversité » de la Région Occitanie. Il est conduit en concertation avec les organisations professionnelles agricoles : FDGDON Aveyron, FREDON Occitanie, Chambre d’Agriculture de l’Aveyron, FDCUMA Aveyron, Conservatoire botanique du Massif central, élus locaux,…. Le Parc apporte à la CUMA un accompagnement technique, a organisé des formations pour le piégeur et les agriculteurs engagés dans cette démarche. Il a aussi monté le dossier pour obtenir les fonds.
Grâce aux soutiens du Fonds vert de l’État et de l’Agence de l’eau Adour-Garonne, le Parc ouvre en mars 2024 un appel à manifestation d’intérêt pour créer un second collectif d’agriculteurs intéressés pour s’organiser et tester l’efficacité technique et économique d’une solution de lutte par piégeage. Pour candidater, le groupe d’agriculteurs devra répondre à plusieurs critères dont :
L’ensemble du projet, des conditions de sélection des candidats et les montants de subvention sont décrits dans le dossier d’appel à manifestation d’intérêt. Les collectifs intéressés ont jusqu’au 28 avril 2024 pour déposer leur candidature.