L’Aubrac est connu pour ses paysages d’estives et de prairies, à la flore diversifiée et remarquable. On y trouve des espèces emblématiques comme la gentiane jaune, le narcisse, la jonquille et la cistre. Ces quelques espèces ne sont qu’une toute petite partie de la diversité floristique de ces prairies et pâtures.
Les prairies naturelles de l’Aubrac sont constituées d’une quarantaine d’espèces végétales différentes. Les plus diversifiées en accueillent même jusqu’à 70 ! Parmi elles, les plus rares sont la fritillaire pintade, la pulsatille rouge ou bien la pédiculaire chevelue. La grande variété floristique contribue à la qualité gustative des produits agricoles du territoire.
Au-delà des prairies d’altitude, le massif de l’Aubrac allant jusqu’aux vallées et aux gorges, compte environ 2000 espèces floristiques, dont au moins 1000 au dessus de 1000 mètres d’altitude.
Même s’ils sont moins connus, d’autres écosystèmes sont présents sur l’Aubrac et accueillent de nombreuses plantes, toutes plus spectaculaires les unes que les autres.
Gouille : petit trou d’eau.
Culminant à 1279 m d’altitude, le Puy de la Tuile offre un panorama exceptionnel sur l’Aubrac et les monts du Cantal. Le site abrite une biodiversité importante dont une tourbière avec une fougère rare nommée lycopode. Il est classé « Espace Naturel Sensible » et est en zone Natura 2000.
Ce site classé ”Espace Naturel Sensible“ est équipé d’un sentier aménagé qui permet de découvrir la flore et la faune particulières des tourbières. Une visite pédagogique et ludique pour toute la famille !
Plante vivace, la ligulaire de Sibérie s’observe principalement dans les tourbières et les marécages des secteurs les plus hauts de l’Aubrac. C’est une « relique » de la période glaciaire. Espèce très rare sur l’Aubrac et en France, il faut se contenter de la regarder et de la photographier. Sa cueillette est interdite.
Cette multitude de plantes permet de découvrir le territoire sous un jour nouveau à chaque saison.
Dès la sortie de l’hiver, les sous-bois forestiers se couvrent des floraisons blanches ou pourpres de l’oxalis petite-oseille et du corydale solide, parmi lesquels les plus chanceux pourront observer les très rares anémones fausse-renoncule. A cette période, les estives prennent la teinte violette des pensées sauvages.
En avril-mai, les prairies humides de fauche se couvrent de jonquilles puis de narcisses des poètes, dont les fleurs sont cueillies avec grand soin pour la parfumerie. Puis vient l’explosion printanière, où les raiponces mêlent leurs couleurs et leurs parfums à ceux de nombreuses autres plantes.
Au cours de l’été, fleurissent ensuite les grandes plantes des prairies humides et des bords des eaux. L’aconit napel et la reine des prés sont les plus connues. On y retrouve aussi l’exceptionnelle ligulaire de Sibérie. A cette même période, d’autres espèces se développent en secret au creux des buttes de sphaignes dans les tourbières. Fragiles et rares, elles demandent à être observées avec des spécialistes : drosera à feuille ronde, canneberge commune.
Au printemps, le plateau de l’Aubrac se couvre de millions de fleurs blanches, les narcisses des Poètes. Profitant de ce parfum enivrant, quelques agriculteurs promènent un drôle d’outil pour effectuer leur récolte, un énorme peigne sur roue, ou tiré par un cheval. Car si son odeur est puissante, le narcisse est extrêmement fragile. Une fois récoltés, les narcisses sont vendus à une distillerie de Peyre-en-Aubrac, pour en tirer un extrait hyper-concentré recherché par les parfumeurs du monde entier.
Connu depuis toujours sur le plateau de l’Aubrac, le thé d’Aubrac ou calament à grandes fleurs (Clinopodium grandi florum) est une plante qui pousse dans les sous-bois clairs de hêtres à une altitude minimum de 1 000 m. De petite taille, le Thé d’Aubrac est une plante discrète, dont la fragrance se développe dès que la plante est frôlée. La plante a toujours été utilisée en infusion par les habitants de l’Aubrac car elle était réputée pour ses propriétés digestives et relaxantes. Le goût du Thé d’Aubrac est puissant mais délicat : aux notes mentholées s’ajoutent des pointes citronnées. Cet indéfinissable mélange séduit tous ceux qui goûtent cette plante.
Depuis 2011, une association de producteurs s’est créée pour mettre en place la culture du thé d’Aubrac sur la base d’un cahier des charges strict. La récolte se fait exclusivement à la main, les tiges sont ensuite effeuillées puis séchées à l’air ambiant. Les producteurs proposent la plante transformée en produits alimentaires pour son goût (infusion, sirop, sablés, guimauves…) et en produits cosmétiques pour ses propriétés et son odeur (baume, crème, savon…).
Du latin ripa « berge » et sylva « forêt », littéralement « forêt de berge » la ripisylve est la zone végétalisée qui borde les rivières. Cette végétation est spécifique et adaptée aux conditions particulières : sol saturé en eau, violence des crues, instabilité des berges…
Elle joue un rôle fondamental dans la vie du cours d’eau :
Les arbres qui constituent les ripisylves de l’Aubrac sont principalement le saule, l’aulne (aussi appelé « vergne ») et le frêne. Ces derniers peuvent constituer une excellente ressource en bois de chauffage et leurs feuilles peuvent être utilisées comme compléments à l’alimentation des troupeaux à la fin de l’été quand l’herbe vient à manquer.