Culminant à 1469 mètres, au signal de Mailhebiau, le massif de l’Aubrac conserve de nombreux témoins d’une activité volcanique passée : présence de coulées de basalte fluide et de matériaux projetés, cônes de scories, orgues ou prismes basaltiques, lacs de lave dégagés par inversion de relief…
Il y a 400 millions d’années, un océan se trouvait à l’emplacement de nos régions. 100 millions d’années plus tard, la collision de deux continents crée un massif montagneux que l’on appelle hercynien. C’est à cette époque que le granite se forme en profondeur.
C’est également lors de cet épisode que des sédiments argileux deviennent des schistes, roche que l’on retrouve aujourd’hui dans la construction et la couverture de l’habitat traditionnel.
Au jurassique, il y a 200 millions d’années, la mer envahit les parties basses du massif. Son retrait fait apparaître d’importants sédiments marins, constituant aujourd’hui les plateaux calcaires des Causses.
Durant 40 millions d’années, ce massif hercynien subit l’usure du temps et laisse apparaître le granite à sa surface.
L’Aubrac est un massif volcanique relativement ancien (5 à 9 millions d’années) par rapport aux volcans de la chaîne des Puys qui eux, n’ont que quelques milliers d’années.
La formation des Pyrénées et des Alpes provoque le soulèvement et la fracturation du Massif central. Il y a 7 à 8 millions d’années, un épisode volcanique va donner au massif de l’Aubrac ses grands traits morphologiques actuels. Surmontant un socle granitique, une épine dorsale basaltique allongée (30 km de long) se forme, culminant à 1 200 m, du nord-ouest au sud-est. Malgré les éruptions, les sommets de l’Aubrac sont en général peu marqués, car les coulées volcaniques ont été fluides et ont construit peu de volcans bien individualisés. Les rares sommets notables ont, par la suite, été dégradés par l’érosion comme par exemple le Roc de Carbonaldo ou le Puy de Gudette.
A la fin de l’ère tertiaire, des coulées de lave se sont répandues depuis le Puy de Gudette, à l’extrême sud du Cantal, vers les Salhiens et la cascade du Déroc, recouvrant toute la partie occidentale du plateau. Le refroidissement rapide de cette lave a donné au basalte des formes de prismes, créant un aspect de voie dallée connu sous le nom de « chaussée de géants », mais également des clapas
Le Pont des Nègres enjambe la rivière des Plèches. La truite fario qui prend, sur l’Aubrac, une robe sombre, localement appelé « negras », est à l’origine du nom du pont des Nègres. En contrebas, on peut observer une formation basaltique semblable à celle de la Cascade du Déroc. La chaussée de prismes basaltiques témoigne de l’activité volcanique passée. L’usure de ces prismes atteste la présence d’un glacier il y a plus de 10 000 ans.
Improprement nommée “Coulée de lave”, il s’agit en fait d’un éboulis de rochers basaltiques qui s’étend sur les pentes de la colline de Roquelaure, dominant le village de Saint Côme d’Olt et la Vallée du Lot. Cet éboulis doit son origine au démantèlement par l’érosion de la coulée de lave. On peut remarquer la forme régulière des rochers, en 5 ou 6 faces, car ce sont d’anciens tronçons de prismes basaltiques. Situé à 800 m avant le château de Roquelaure, cet impressionnant champ de pierres de plusieurs hectares, appelé en occitan “Lo Clapas de Thubiès”, coule se perdre dans une forêt de hêtres, de chênes et de châtaigniers.
A 4 km d’Aubrac, ce double neck (cheminée de lave dégagée par l’érosion), domine la boralde de Saint Chély. Il porte les ruines d’un château fort construit à partir des matériaux se trouvant sur place : basalte, lauzes. Pour y accéder, les chemins sont abrupts, pierreux et coincés entre murailles et murets en pierre sèche.
Les vallées qui coupent le haut plateau de l’Aubrac, la région des Boraldes, la vallée du Lot, la haute vallée de la Truyère et la vallée du Bès sont caractérisées par les nombreuses formes glaciaires qui ont persisté. Sur le rebord sud du plateau, on retrouve le schiste et le gneiss, utilisés pour la construction des bâtiments.
La cascade du Saltou est formée par un ruisseau qui débute au Col de Bonnecombe. Au Saltou, l’eau dégringole le long de remarquables orgues basaltiques. Le cadre est d’autant plus pittoresque que la cascade se situe dans un écrin de nature auquel on accède uniquement à pied.
Entre Montfalgoux et le hameau de Plagnes, la cascade est formée par le ruisseau du Carteyrou qui dévale une falaise volcanique pour rejoindre plus bas le Doulou, affluent du Lot.
Le nord et l’est de l’Aubrac sont constitués de granite comme en Margeride voisine. On y observe des chaos granitiques particulièrement nombreux dont les silhouettes dessinent des empilements. Les plateaux de la Viadène et du Caldaguès, au nord-ouest, sont également constitués de granite et de schistes.
Située dans la forêt domaniale de la Roquette-Bonneval, haute de 30 mètres, elle est surnommée “le Salt de la Gleiso” en mémoire des prêtres réfractaires qui pendant la Révolution célébraient la messe dans une grotte proche. Deux circuits de randonnées permettent de découvrir cette cascade et une fosse à loups.
Dominant la petite vallée glaciaire du ruisseau de Gambaïse, le point de vue est imprenable sur la région de Marchastel avec, en arrière plan, les vastes étendues de l’Aubrac granitique lozérien. L’affluent du Bès et les eaux du lac de Salhiens se précipitent depuis le rebord de basalte sous laquelle s’est formée une grotte. Son plafond est constitué de gros prismes basaltiques à la géométrie remarquable. La grotte, découverte par le docteur Prunières, devait servir de refuge aux brigands de grands chemins.
Perché à 1469 m, point culminant de l’Aubrac, le Signal de Mailhebiau se situe en Lozère. C’est ici que la rivière du Bès, la plus importante du plateau, prend sa source. Par temps clair, on peut apercevoir le Mont Aigoual et le Mont Lozère.
La crête basaltique du plateau a la particularité d’avoir été recouverte d’une grande calotte glaciaire (500 km2 et entre 200 et 400 mètres d’épaisseur) à 3 reprises, il y a -25 000 ans. Les glaciers ont laissé des marques visibles :