Le buron désigne l’habitat saisonnier construit sur chaque « montagne de traite » pour loger les buronniers, travailleurs d’estives, et la fabrication du fromage. L’origine lointaine des burons est à rechercher au milieu du XIIIe siècle, dans les « cabanas » qui servaient à abriter le bétail, puis à la fabrication de fromages de brebis, les premiers animaux d’élevage présents sur les pâturages d’Aubrac.
Le plus ancien buron conservé en Aubrac date de 1803. C’est le buron du Cher, situé sur la commune de Saint Urcize. Il possède les particularités de l’architecture des premiers burons en pierre du Cantal, qui étaient autrefois enterrés.
Sur le plateau de l’Aubrac, on estime le nombre de burons en pierre à 300, à l’apogée de leur utilisation. Aujourd’hui, seules 27 communes du plateau possèdent des burons. Les communes de Saint Urcize, Nasbinals et Marchastel en recensent le plus grand nombre. Plus on progresse vers la périphérie du territoire, moins il y a de burons. Ce phénomène est particulièrement marqué en Lozère, avec une très forte concentration de burons sur les communes du haut plateau.
Adossés à une butte pour que la cave soit enterrée et fraîche, à proximité d’un point d’eau, les burons sont, à l’origine, le bâtiment principal pour le logement des travailleurs d’estives et pour la fabrication du fromage. Il est généralement composé d’une grande salle commune, avec une cheminée, une cave, un grenier, une porcherie, une étable et un jardin. Les murs en basalte ou granite font 60 à 80 cm d’épaisseur, la toiture est en lauze de schiste ou d’ardoise.
De nos jours, il reste une centaine de burons en état, une autre centaine très dégradée et le dernier tiers est malheureusement en ruine. Des initiatives récentes, individuelles ou collectives, ont permis de sauvegarder et valoriser ce patrimoine, de pérenniser et renouveler leur usage. Au regard du grand nombre de burons, très peu sont ouverts au public.
Les burons ouverts au public :
Seul le buron de la Treille est encore utilisé pour la traite et la fabrication de la tome fraîche. Il est ouvert en période estivale.
Le mot « draille » serait issu du roman « dralha » (piste, trace), d’origine supposée celte. Historiquement, elles ont constitué le premier réseau de communication entre le bas-pays, les vallées et le haut-pays, le plateau, sans un point précis de départ et d’arrivée. Aujourd’hui, les drailles sont devenues des chemins empruntés de façon saisonnière, notamment pour la transhumance, et sont parfois utilisées par des itinéraires de randonnée : Chemin de Saint-Jacques-de-Compostelle, Tour des Monts d’Aubrac, itinéraire « Aubrac au cœur »… Les drailles sont souvent bordées de murets en pierre sèche.
Très présents, les murets en pierre sèche ont un double objectif. Ils libèrent les parcelles des pierres dispersées et facilitent le travail agricole. Ils marquent les limites de la propriété privée.
Dans les vallées, pour le vignoble, les vergers fruitiers ou de châtaigniers, les paysans ont construit des murets de pierre sèche (schiste et calcaire) pour « tenir la terre » et former ainsi des terrasses. Sur le plateau, les blocs de granite et de basalte forment de longs murets. Autour des parcelles, le long des chemins et des drailles, ils sont parfois couronnés de blocs horizontaux pour éviter que le gel ne fasse « éclater » les murs.